L’exposition « Longtemps les pierres parlantes ont regardé le soleil » vient cloturer le 2ème chapitre de residences d’artistes en Bretagne romantique

L’exposition « Longtemps les pierres parlantes ont regardé le soleil » vient clôturer le 2ème chapitre de résidences d’artistes en Bretagne Romantique proposant de se réapproprier le patrimoine mégalithique en s’inspirant de la littérature Lovecraftienne.

Cette exposition est l’occasion pour Lia Pradal de présenter son travail ainsi que les réalisations des élèves.

Durant son séjour à Mesnil Roc’h, Lia Pradal a collaboré avec des archéologues de l’INRAP et des Universités bretonnes afin de réinterpréter des images documentant le processus de numérisation des mégalithes bretons. Elle a ainsi transformé ces archives photographiques en utilisant la technique photographique du cyanotype, les transposant alors dans l’imaginaire de la Fantasy. Ces images, par leur reflet bleu, percutent le regard et se font ici l’écho des pouvoirs de transformation du rayonnement lumineux émis par la météorite dans la nouvelle fantastique « La couleur tombée du ciel » (HP Lovecraft).

L’exposition propose également de découvrir la carte des menhirs disparus réalisée par les élèves de l’école Sainte-Anne de Mesnil Roc’h. Modèles réduits, textes de fictions, cyanotypes ont nourri ce travail de cartographes de l’imaginaire breton.

Entre Archives et Cyanotypes : le travail de Lia Pradal

Lia Pradal lors de sa résidence artistique à Mesnil Roc’h s’est penchée sur le territoire et son histoire, que ce soit dans les ateliers menés avec les élèves, ou dans sa pratique personnelle. En effet, l’artiste s’est particulièrement intéressé à l’histoire des mégalithes d’Ille-et-Vilaine. Ses oeuvres, présentées dans l’exposition « Longtemps les pierres parlantes ont regardé le soleil », sont ainsi nourries de ses lectures de Paul Sébillot, auteur, ethnologue, folkloriste breton. Mais elles s’appuient également sur des archives photographiques. Effectivement, Lia Pradal a récupéré des images auprès d’archéologues de l’INRAP, pour les transformer via la technique photographique du cyanotype. Ces archives, sont des making-off de chantiers, c’est à dire des photographies d’ambiance, qui à l’origine étaient utilisées pour valoriser le travail des archéologues auprès des structures financières, ou bien servaient de supports de médiation. Lia Pradal crée ainsi une passerelle entre les savoirs et les époques, conférant à ces images une nouvelle dimension, empreinte d’une aura fantastique.

 

 

Cyanotype et argile, ateliers en classe avec Lia Pradal

Durant sa résidence, l’artiste Lia Pradal a souhaité mener des ateliers, avec les élèves de Mesnil Roc’h, en prise directe avec le territoire et les mégalithes d’Ille-et-Vilaine.

Inspirés par le site mégalithique de l’Allée couverte de la Roche aux Fées, en forêt du Mesnil, les élèves ont imaginé une cartographie fictive des mégalithes disparus, répertoriés en Ille-et-Vilaine. A partir des relevés archéologiques, les élèves ont créé de fausses archives à l’aide de différentes techniques.

Les élèves ont notamment pu s’initier à la technique du cyanotype. Procédé photographique monochrome caractérisé par sa couleur bleue, le cyanotype est négatif et permet de produire des images inversées. Les élèves se sont emparés de cette technique pour créer des images de mégalithes fictifs en jouant avec l’empreinte d’éléments naturels collectés en forêt: pierres, bois, feuilles, …

Lia Pradal a également proposé aux élèves de faire de la sculpture. Ils ont ainsi pu, en argile, imaginer et modéliser un mégalithe disparu et ainsi lui redonner vie.De la peinture phosphorescente a été appliquée par les élèves sur leurs sculptures pour leur donner une dimension imaginaire, en prise avec la science-fiction. Ils les ont prises en photo dans le noir, et sont également retournés en forêt pour les mettre en scène au sein de l’environnement naturel.

Les cyanotypes, tout comme les sculptures en argile ont ensuite fait l’objet d’une édition, réalisée par Lia Pradal, et présentée lors de l’exposition à l’espace culturel Simone Veil de Mesnil Roc’h.

 

Une balade en forêt du Mesnil pour découvrir l’Allée couverte de la Roche aux Fées

Pour débuter les ateliers avec l’école de Mesnil Roc’h, Lia Pradal ainsi que les élèves sont partis à la découverte de la forêt du Mesnil. Cette promenade a été l’occasion de découvrir l’Allée couverte de la Roche aux Fées, ainsi que son histoire et ses légendes.

Aussi nommée l’allée couverte de la Maison des Fées, l’allée couverte de la Roche aux Fées est classée Monument historique en 1889, faisant ainsi partie des 35 mégalithes classés et protégés d’Ille et Villaine. L’allée est composée de 8 tables de recouvrement et s’étend sur environ quinze mètres de longueur. C’est un lieu bordé de curiosité et de légende. Une légende raconte d’ailleurs que des fées y auraient habité. Un jour elles auraient laissé échapper une de leur vache qui s’en alla brouter l’herbe du champ voisin, Pour se faire pardonner, les fées donnèrent alors à ce voisin un morceau de pain ayant la faculté de ne jamais durcir et de se reconstituer infiniment, à la seule condition que le paysan ne dévoile jamais sa provenance. Mais un jour, il fini par avouer le secret à sa femme et le pain se transforma en pierre.

Cette balade fut également l’occasion pour les élèves de récolter divers éléments naturels sur place comme des feuilles, de la mousse, des branches ou encore des pierres, pour la réalisation de leurs futurs cyanotypes.

 

 

« Au seuil des paysages d’Ossian » marque le début de la résidence artistique de Lia Pradal à Mesnil Roc’h!

En janvier 2023, l’artiste Lia Pradal s’est rendue à Mesnil Roc’h pour débuter sa résidence artistique. Ce fut l’occasion pour elle de présenter son travail à travers une première exposition intitulée « Au seuil des paysages d’Ossian ». Les élèves participant au projet de cette année ont été conviés pour découvrir les oeuvres de Lia Pradal et d’établir un premier contact avec l’artiste. Sont présentés différents ouvrages, qu’ils soient issus du travail de l’artiste et de son collectif PAIEN, ou liés à l’univers lovecraftien. Sont également présentés des dessins de Gabrielle Decazes, artiste ayant mené une résidence artistique l’année précédente.

Lia Pradal a également profité de ce premier séjour pour se plonger dans les archives départementales afin d’en apprendre plus sur l’histoire du territoire, en particulier sur les mégalithes. Elle a alors pu récupérer des images de fond d’archives pour réaliser ses cyanotypes présentés dans l’exposition « Longtemps les pierres parlantes ont regardé le soleil ».

Gabrielle Decazes à l’atelier !

Découvrons maintenant le travail de Gabrielle Decazes dans son atelier.
Durant sa résidence, l’artiste réalise une série de dessins et de sculptures qui seront présentées dans une exposition intitulée « La couleur tombée du ciel : la lande foudroyée ».

Partant d’une randonnée au menhir de la Butte, Gabrielle Decazees a collecté de nombreux végétaux, notamment des branches qu’elle a transformé en fusain en les brulant. Inspirée par le chapitre « La lande foudroyée » de la nouvelle « la couleur tombée du ciel », elle a imaginé des paysages brumeux et calcinés. On imagine alors que la météorite est tombée là, près du menhir et a foudroyé la lande laissant place à un paysage étrange, désertique, sans vie…comme si la météorite avait aspiré son énergie, ses lumières et ses couleurs.

Dans son travail sculptural, on peut imaginer le menhir qui semble fondre après le passage de la météorite.
Gabrielle a réalisé un travail de moulage en béton et a imaginé des empreintes à l’image du travail qu’elle a mené avec les élèves.

Partons à la découverte de ses sculptures et de ses dessins en cours de réalisation…

Une exposition à Cuguen !

À l’issue de la résidence de Gabrielle Decazes à ‘lécole de Cuguen, une exposition de l’artiste et des élèves sera présentée du 25 juin au 2 juillet à la salle Morin de Cuguen. L’inauguration de l’exposition aura lieu le vendredi 24 juin à 18h00 en présence de l’artiste, des élèves et de leurs familles.
Le titre de l’exposition est tiré de la nouvelle fantastique « La couleur tombée du ciel » de Lovecraft, le travail de l’artiste s’inspire plus particulièrement d’un chapître intitulée « la lande foudroyée ».

Cette exposition sera l’occasion de découvrir le travail personnel de l’artiste (dessins et sculptures) ainsi que les productions réalisées avec les élèves de l’école. Le travail de Gabrielle et des élèves cohabiteront dans l’espace d’exposition.

Voici ce que nous raconte l’exposition présentée…
Pour les images, il faudra patienter jusqu’à l’ouverture de l’exposition !

La couleur tombée du ciel :
La lande foudroyée

Gabrielle Decazes
& Les élèves de l’école publique de Cuguen
Exposition du 25 juin au 1er juillet 2022
Ouvert :
Les samedis (14h00-18h00) & dimanches (10h00-13h00 | 15h00-18h00)
Le jeudi (15h30-18h00)

Vernissage | Restitution de résidence le vendredi 24 juin à 18h00
Salle Morin (place du marché), 35720 Cuguen.

Concluant le premier volet d’une série de trois résidences en Bretagne romantique, l’exposition personnelle de Gabrielle Decazes propose de découvrir une nouvelle série de dessins et sculptures inspirés du menhir de la Butte – situé sur la commune de Cuguen – et de la nouvelle La couleur tombée du ciel de H. P. Lovecraft. A l’aide de fusains réalisés à partir de végétaux collectés autour de la pierre levée, l’artiste a dessiné des paysages calcinés évoquant la « lande foudroyée » de la nouvelle, faisant du menhir de la Butte le vestige d’une météorite dotée d’une aura surnaturelle capable d’annihiler la couleur.

L’exposition propose également de découvrir une série d’anthotypes et bas-reliefs réalisés dans le cadre d’une résidence d’artiste avec les élèves de l’école primaire de Cuguen.

Commissariat et production : Le Bon Accueil – REVERB
Partenaires : DSDEN 35 ; commune de Cuguen ; école primaire publique de Cuguen.
La résidence d’artiste et en milieu scolaire ainsi que l’exposition s’inscrivent dans le cadre d’une Contrat Local d’Education Artistique de trois ans (2022-2024) soutenu par la DRAC Bretagne et la Communauté de Communes Bretagne Romantique.

De faux fossiles pour la classe de CM1-2…

Les élèves de la classe de CM1/2 ont mené un travail minutieux de moulage au plâtre en réalisant des coffrages avec Gabrielle.
Au programme : randonnée au menhir et collecte de végétaux ; coffrage ; réalisation d’empreintes ; coulage du plâtre ; démoulage ; dépoussiérage ; colorisation…

Découvrez en images le travail mené par la classe-support avec l’artiste :

Après séchage, on découvre les empreintes qui se sont formées dans nos coffrages…

Et maintenant, il faut nettoyer nos moulages et chaque empreinte, frotter, gratter, balayer pour enlever le sable… Gabrielle nous propose également de mettre de la couleur sur nos moulages si on le souhaite afin d’imiter encore plus les teintes de la nature.



« La couleur tombée du ciel » de H.P Lovecraft

« La couleur tombée du ciel » est une nouvelle fantastique et de science-fiction publiée en 1927 qui raconte l’histoire d’une étrange météorite ayant foudroyé le champ d’un paysan de la petite ville d’Arkham, et serait à l’origine de phénomènes surnaturels qui altèrent les couleurs de la végétation. La présence d’une vie extraterrestre est alors suggérée par cette étrange lumière qui façonne le paysage.

Des scientifiques ont tenté d’étudier ce roc venu de l’espace, sans succès. La matière ne ressemblait à rien de connu et se distinguait par sa couleur inexistante sur Terre… Après cet événement, la faune et la flore ont commencé à s’altérer, les phénomènes étranges se sont multipliés, entraînant la famille Gardner dans une spirale de malheurs…

« La ferme tout entière baignait dans cette couleur mêlée, inconnue et hideuse : les arbres, les bâtiments, et même la verdure et l’herbage qui n’avaient pas complètement tourné à la fatale désintégration dans la grisaille. Les branches se tendaient toutes vers le ciel, coiffées de langues d’un feu immonde, et des ruissellements chatoyants de ce même feu monstrueux se glissaient autour des poutres de faîtage de la maison, de la grange, des appentis. C’était une scène inspirée d’une vision de Füssli, et sur tout le reste régnait cette débauche de lumineuse inconsistance, cet arc-en-ciel hors du monde et hors mesure de secret poison, qui naissait du puits – bouillonnant, palpant, enveloppant, s’étendant, scintillant, étreignant et faisant malignement des bulles dans son cosmique et inidentifiable chromatisme. »

Qui est Howard Phillips Lovecraft ?
Howard Phillips Lovecraft est né le 20 août 1890 à Providence (Rhode Island) et mort le 15 mars 1937 dans la même ville. C’est un écrivain américain connu pour ses récits fantastiques, d’horreur et de science-fiction.
Ses sources d’inspiration, tout comme ses créations, se réfèrent à la notion d’horreur cosmique, selon laquelle l’être humain est insignifiant à l’échelle du cosmos qui lui est profondément étranger.

Parmi les récits les plus célèbres de Howard Phillips Lovecraft, La Couleur tombée du ciel, L’Abomination de Dunwich, Le Cauchemar d’Innsmouth, Celui qui chuchotait dans les ténèbres, Dans l’abîme du temps, La Maison de la sorcière, L’Appel de Cthulhu et Les Montagnes hallucinées…


HP Locevraft, La Couleur tombée du ciel, 1927
illustration de Paul Flanders

« La couleur tombée du ciel » en bande-dessinée de Gou Tanabe (2020)

Avec un trait sombre et réaliste, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l’horreur. Que peut faire l’homme quand les forces issues des confins de l’univers s’abattent sur lui sans crier gare ?