« La couleur tombée du ciel » de H.P Lovecraft

« La couleur tombée du ciel » est une nouvelle fantastique et de science-fiction publiée en 1927 qui raconte l’histoire d’une étrange météorite ayant foudroyé le champ d’un paysan de la petite ville d’Arkham, et serait à l’origine de phénomènes surnaturels qui altèrent les couleurs de la végétation. La présence d’une vie extraterrestre est alors suggérée par cette étrange lumière qui façonne le paysage.

Des scientifiques ont tenté d’étudier ce roc venu de l’espace, sans succès. La matière ne ressemblait à rien de connu et se distinguait par sa couleur inexistante sur Terre… Après cet événement, la faune et la flore ont commencé à s’altérer, les phénomènes étranges se sont multipliés, entraînant la famille Gardner dans une spirale de malheurs…

« La ferme tout entière baignait dans cette couleur mêlée, inconnue et hideuse : les arbres, les bâtiments, et même la verdure et l’herbage qui n’avaient pas complètement tourné à la fatale désintégration dans la grisaille. Les branches se tendaient toutes vers le ciel, coiffées de langues d’un feu immonde, et des ruissellements chatoyants de ce même feu monstrueux se glissaient autour des poutres de faîtage de la maison, de la grange, des appentis. C’était une scène inspirée d’une vision de Füssli, et sur tout le reste régnait cette débauche de lumineuse inconsistance, cet arc-en-ciel hors du monde et hors mesure de secret poison, qui naissait du puits – bouillonnant, palpant, enveloppant, s’étendant, scintillant, étreignant et faisant malignement des bulles dans son cosmique et inidentifiable chromatisme. »

Qui est Howard Phillips Lovecraft ?
Howard Phillips Lovecraft est né le 20 août 1890 à Providence (Rhode Island) et mort le 15 mars 1937 dans la même ville. C’est un écrivain américain connu pour ses récits fantastiques, d’horreur et de science-fiction.
Ses sources d’inspiration, tout comme ses créations, se réfèrent à la notion d’horreur cosmique, selon laquelle l’être humain est insignifiant à l’échelle du cosmos qui lui est profondément étranger.

Parmi les récits les plus célèbres de Howard Phillips Lovecraft, La Couleur tombée du ciel, L’Abomination de Dunwich, Le Cauchemar d’Innsmouth, Celui qui chuchotait dans les ténèbres, Dans l’abîme du temps, La Maison de la sorcière, L’Appel de Cthulhu et Les Montagnes hallucinées…


HP Locevraft, La Couleur tombée du ciel, 1927
illustration de Paul Flanders

« La couleur tombée du ciel » en bande-dessinée de Gou Tanabe (2020)

Avec un trait sombre et réaliste, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l’horreur. Que peut faire l’homme quand les forces issues des confins de l’univers s’abattent sur lui sans crier gare ?

Qu’est ce que l’anthotype ?

« l’Anthotype » a été inventé en 1842 par John Herschel, astronome et physicien anglais. C’est une technique basée sur la photo-décoloration des pigments végétaux. Une émulsion est faite de pétales de fleurs écrasées ou de toute autre plante, fruit ou légume sensible à la lumière.
Grâce à l’anthotype, les élèves de maternelle, CP/CE1-2 ont pu découvrir une technique ancienne de photographie permettant de réaliser des impressions de motifs à l’aide d’encres végétales.

La classe de PS/MS découvre l’anthotype avec Gabrielle Decazes :

La classe de CP/CE2 expérimente à leur tour l’anthotype avec Gabrielle Decazes et voici le résultat :

Que font les élèves de Cuguen avec Gabrielle Decazes ?

En mai 2022, Gabrielle Decazes a proposé des ateliers de pratiques plastiques à l’ensemble des élèves de l’école primaire de Cuguen. Elle invite les 4 classes à réaliser un travail d’empreintes et de moulages à partir de végétaux collectés aux abords du mehnir de la Butte et dans un bois à proximité de l’école.

1) L’anthotype

Dès 3 ans, les élèves expérimentent l’anthotype, une technique ancienne de photographie qui permet de réaliser des empreintes naturelles de végétaux grâce à lumière du soleil et de jus d’épinard.

Le principe ?
1. Déposer des végétaux sur une feuille de papier enduite de jus d’épinard (merci la cantine de l’école pour les kilos d’épinards conservés pour les ateliers !)

2. Déposer une vitre en plexiglas sur la feuille de papier et fixer.

3. Aller déposer son cadre dans la cour de l’école au soleil quelques heures (heureusement le beau temps était au rendez-vous lorsque Gabrielle était là !)


4. Plusieurs heures plus tard…il est temps d’enlever la vitre en plexiglas et les végétaux. Surprise : la feuille conserve l’empreinte en négatif des végétaux.

Malheureusement, l’image d’un anthotype tend à disparaître avec le temps qui passe et la lumière du jour. Afin de les conserver, il faut les maintenir dans une boite noire.
Vous pourrez en découvrir à l’occasion de l’exposition à la salle Morin de Cuguen !

2) À la manière d’un archéologue, je réalise un faux fossile…

Accompagné de Gabrielle Decazes, les élèves de maternelle, CP/CE1-2 ont réalisé des empreintes avec la technique du moulage en argile. Au programme : façonnage du support en argile, empreintes de végétaux, séchage, coloration en peinture…

La classe de CM1-2 a mené un travail plus long avec Gabrielle pour réaliser des moulages d’empreintes en plâtre avec la technique du coffrage. Afin de les initier à la technique du moulage, Gabrielle Decazes a emmené les élèves dans le bois à proximité de l’école pour réaliser des empreintes de végétaux par moulage directement sur le site.

En classe, les élèves ont préalablement préparé leur coffrage avant de couleur le plâtre et d’insérer les éléments naturels. Une fois le séchage terminé, les élèves ont pu découvrir avec bonheur leur moulage d’empreintes. À la manière d’un archéologue, ils ont dû dépoussiérer et nettoyer minutieusement chaque moulage afin de découvrir les empreintes cachées. Une fois ce travail terminé, ils ont procédé à la coloration des moulages avec des teintes naturelles, l’idée étant de créer de faux fossiles et donc d’imiter au plus près la nature !

Qu’est-ce qu’elle fabrique en Bretagne Romantique, Juliette Mézenc ?

 

Des newtopies avec les enfants de Tinténiac et Hédé

Nous partirons d’un lieu, et même plusieurs lieux, que nous définirons ensemble. Dedans mais aussi dehors pour dessinécrire, les yeux parfois fermés parfois ouverts ; vivrécrire ces lieux et progressivement les réinventer, dos au paysage ; les rêvécrire en autant de newtopies, micro-utopies hyperlocales qui prendront les formes qu’elles prendront, textes, calligrammes, vidéopoèmes, ou d’autres encore pourquoi pas.

Comme toujours en créant nous nous surprendrons pour ouvrir de nouveaux espaces en soi et au-dehors.

1 almanach

 Les Cahiers de Bassoléa – almanach pratique et poétique.

Pourquoi un almanach aujourd’hui ? Le pratique peut-il être poétique ? Le poétique peut-il être pratique ? Le pratique et le poétique coexistent-il ? S’emmêlent-ils ? Qu’est-ce qui peut pousser une autrice à écrire sur un plateau de montagne, le long d’une ligne de partage des eaux ? Est-ce qu’un lieu peut faire écrire ? Et comment se fabrique un almanach poétique avec textes, cartes topographiques et dessins réalisés les yeux fermés ?

Une lecture suivie d’une discussion sur la fabrication de cet almanach aura lieu le 3 décembre à 18h30 à la médiathèque de Tinténiac

1 récit

Chalap (titre provisoire) est une fiction écologique au sens strict puisqu’elle explore les échanges multiples, parfois invisibles, souvent hasardeux, entre des êtres vivants qui font et sont faits par leur milieu, les montagnes cévenoles.

Il s’agira de suivre le doux délire de Bassoléa, narratrice du Monologue de Bassoléa déjà paru aux Editions de l’Attente, qui continuera de creuser en Cévennes une « véranda sous terre », poste d’observation privilégié pour suivre au plus près le processus du vivant.

Des « au revoir » poétiques par visioconférence

Au vu du contexte sanitaire, la résidence avec Juliette Mézenc a été reportée à l’année 2021-2022 pour réaliser au mieux ce dispositif d’éducation artistique.

Deux visioconférences ont été organisées pour permettre à l’autrice et aux élèves de se voir une dernière fois. Ces séances étaient composées d’un temps de lecture de Juliette et d’échanges avec les élèves.

Des au revoir tout en poésie !

Crédits photos : Léna Fouré

 

Où sont les enfants ?

A partir du poème de Catherine Leblanc Où sont les enfants ?  Quelques vers écrits par les élèves de 6ème.

L’intégralité des textes sera lisible le mardi 18 décembre à l’école Henri Matisse de Bonnemain, en attendant :

Les enfants sont dans le brouillon de leur rêve.
Les enfants sont dans les dunes de sable où ils se sentent seuls.
Les enfants sont dans l’innocence, l’innocence de leur mensonge.
Les enfants sont dans le sable, celui qui défile avec le temps.

Où sont les enfants ?

Les enfants sont dans l’art. L’art de vivre et de mourir.
Les enfants sont dans nos yeux.
Les enfants sont dans une poésie où ils cherchent une porte à ouvrir.
Les enfants sont partout.
Les enfants sont perdus.
Les enfants rêvent.
Les enfants …
et toi tu es où ?

Le bordel a été bien rangé

Lecture a été donnée à Bonnemain de Mon bordel ne dure que 40 minutes. Nous étions une belle cinquantaine : enfants, parents, enseignants, encadrants et quelques passants et passantes.  J’ai lu / déballé / rangé mon bazar fait de carnets, de photos, de boulettes de papier, de peinturlures (oui  le mot existe). Il y a eu de la poésie, des patates, une valse des papa-maman, les taches de rousseur de Fifi Brindacier, la punk attitude de Nina Hagen, les écrits des enfants, des rires et de la pâte à fixe qui fixe ou pas … J’étais contente de donner à entendre mes textes et aussi ceux des élèves de  l’école primaire et du collège. Le faire ensemble m’a toujours plu. Motivée. Il y a eu de la soupe préparée par … des gens qui savent préparer de la soupe … Et c’était bon.

 

Des mots couchés

Classe de 6ème et certains me demandent s’ils peuvent écrire couchés ? Pourquoi pas, moi-même je me mets parfois dans de drôles de positions pour écrire. Alors je dis  oui. Et ça marche … Ils et elles écrivent assis, couchés, debout …

Extrait que du texte collectif écrit le premier jour :

Il vient de la génération internet où ne pas avoir de téléphone est mal vu.
Il vient d’une forêt avec le vent qui soulève les feuilles d’automne.

Elle vient de l’école, de l’amitié et du plaisir d’apprendre.
Elle vient de la France, de l’écriture, des lettres et des phrases qui s’entremêlent.

Il vient d’une tristesse inconditionnelle.
Il vient du dessin et du crayon qui l’ont toujours aidé.
Il vient de souvenirs qui l’ont apaisé.

Elle vient du plaisir de fouiller, de regarder, de toucher et découvrir des choses qu’elle ne connaît pas.

Il vient du besoin d’échapper à l’enfer que la planète vit tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes.
Il vient des bonnes notes qui lui apportent la joie et des injustices qui lui font détester l’école.

Il vient d’un terrain de foot, de n’importe quel terrain de foot.
Il vient du dessin qui lui permet d’arrêter de penser que la planète souffre.

Il vient de la beauté d’un paysage.
Elle vient de la peur du grand bleu.
Elle vient d’une graine.

Ils et elles viennent de ces pages écrites ensemble …

Impressions légères

Dame Nature flamboie de mille teintes

Et parsème d’une pluie de paillettes

Son ultime tableau.

Les arbres ôtent leur manteau d’été

Dans un bruissement léger.

Le Soleil darde ses dernières flèches

Comme autant de souvenirs à travers la brume.

Nous enfilons nos sandales ailées

Et nous laissons porter par un doux zéphir

Au gré de nos contemplations.

Les poèmes des CM2 se parent de belles couleurs…

L’enfant et les saisons

L’enfant dit »  l’été c’est beau car le soleil brille

Les oiseaux volent tout en haut « .

L’enfant dit  » l’automne est ma couleur préférée

Les feuilles virevoltent et se posent « .

L’enfant dit  » l’hiver on ne voit plus rien mais c’est beau,  rien

La neige tombe et recouvre tout « .

L’enfant dit   » au printemps tout repousse, c’est génial

L’arbre secoue ses branches au vent « .

L’enfant dit « j’ai hâte d’être à l’année prochaine

Pour revoir les saisons.

Stelly

Les feuilles tombent des arbres

Les drapeaux dansent

Les vêtements oubliés sur le banc

Tout le monde écrit

Mes pieds se reposent en classe.

Cassandra

Il fait après-midi derrière les stores

Je me gomme et abîme le cahier

Je trousse mes crayons

Servane

Une cabane bleutée

Des enfants

Une cour de récréation

Un bébé gentil

Un garçon normal

Un vieux grand-père

Un immeuble haut

Des grandes maisons

Un jardin

Et moi dans tout ça

Je suis heureux

Lucas

Des petits nids d’hirondelles sous le toit

Des feuilles tordues par terre

Des petits nuages et un ciel dégagé

Des pulls oubliés

Fabienne, efface cette image !

Je m’appelle Anonyme

Et ma main appuie sur la touche

Espace

Anonyme

Des feuilles virevoltent de partout

Au-dessus de nos têtes, un grand bleu

Avec des nuances de blanc

Et une tache jaune toute brillante.

Le doux vent nous caresse.

Le silence est encombrant.

Mes pieds ont froid.

Ma maison est vide.

Mon jardin est vide.

Mon chat miaule de faim.

Luna

L’enfant dit « Je t’aime ma soeur « 

Je dis  » C’est incroyable cette histoire « 

Les mots, il suffit qu’on les aime comme des enfants.

On ne sait pas toujours ce qu’on dit.

On dit qu’il fait nuit.

On dit que les arbres sont bleus

Je vois des trottoirs vides.

Je vois un soleil en face de tout le monde.

Kaïna

Vitesse, dit le froid

Bruyant, dit le jour

Printemps, été dit l’ours

Les feuilles disent : Dépêchez-vous !

Et l’enfant dit : CHUT

Thomas 

J’aimerais bien faire des rimes en -ion

Mais je n’ai plus beaucoup d’imagination

Mais…. je viens de faire une rime en -ion !

Ca veut dire que je peux faire des rimes

Qui peuvent finir le joli matin.

Esteban

L’enfant court

L’enfant rit

L’enfant joue

L’enfant parle

L’enfant dit

L’enfant fait plein de choses

Puis l’enfant ne fait plus rien.

Tom

La rivière, la pluie, le lac disent : je suis trop mouillé

La bécasse, le canard, la poule disent : je ne vole pas

L’albatros, l’aigle royal disent : je vole avec une grande envergure

Le déo, le parfum, l’eau de rose disent : je sens si bon

Le jaune moutarde, le rouge bordeaux, le bleu marine disent : je colore si bien

Le pommier, le cerisier, le prunier disent : je donne des fruits si bons

Mais lui, l’enfant dit : apprends à écrire le verbe écrire !

Lisa

 

Des égouts remplis de trucs dégeulasses

Des poubelles avec des déchets

Des voitures qui passent

Des humains

 

Un enfant couché au sol

De l’eau par terre

Des fourmis noires et rouges

Un soleil qui éblouit

Des arbres

Des enfants qui parlent

Thomas

Les bancs, les arbres, les jeux

Un trottoir vide

Des voitures qui passent

Un enfant écrit

Un enfant qui respire

Quand elle me voit

Je tombe amoureux.

Cameron

 

 

Le passage au collège

Bientôt les enfants du CM2 de l’école publique de Bonnemain vont rencontrer les enfants du collège de Combourg. En attendant j’ai animé mon premier atelier avec une classe de 6ème étonnante de curiosité. Quelques extraits du texte collectif écrit après cette première séance :
Elles et Ils viennent de Lanrigan, de Dinan, de Combourg, de Rennes, de St Malo, de la Picardie, de Paris, du Louvre, de Disney land et de l’Espagne.

Il vient d’une ville dont il ne sait quoi dire de plus.

Elle vient de Saint Grégoire et du centre d’équitation de Tinténiac.
Elle vient d’un cheval qui se nommait Victoire.

Il vient d’un frère et d’une sœur qui sont toujours là pour lui.

Il vient du violoncelle un instrument si grand, si immense, si grave, si dur à apprivoiser.
Elle vient de deux parents merveilleux qui s’aimaient fort et qui se sont séparés.

Elle vient de sa chambre ou du fond du jardin où elle se sent si bien.
Il vient du plongeon et de la glisse.
Elle vient de seize déménagements.

Il vient … de rien … Il ne sait pas … Quand il est seul, il se demande toujours d’où il vient.
Il aime être seul.

(…)

Elle vient de l’école, de l’amitié et du plaisir d’apprendre.
Elle vient de la France, de l’écriture, des lettres et des phrases qui s’entremêlent.

Il vient d’une tristesse inconditionnelle.
Il vient du dessin et du crayon qui l’ont toujours aidé.
Il vient de souvenirs qui l’ont apaisé.

Elle vient du plaisir de fouiller, de regarder, de toucher et découvrir des choses qu’elle ne connaît pas.

Il vient du besoin d’échapper à l’enfer que la planète vit tous les jours, toutes les heures, toutes les minutes.
Il vient de coups de crayons qui forment une image.
Il vient des bonnes notes qui lui apportent la joie et des injustices qui lui font détester l’école.

Il vient d’un terrain de foot, de n’importe quel terrain de foot.
Il vient du dessin qui lui permet d’arrêter de penser que la planète souffre.

Il vient de la beauté d’un paysage.
Elle vient de la peur du grand bleu.
Elle vient d’une graine.

Ils et elles viennent de ces pages écrites ensemble …

Classe de 6ème E Collège Chateaubriand Combourg, professeure Claire Guilberg