L’angoisse de l’écrivaine avant l’atelier d’écriture

J’anime des ateliers d’écriture depuis plus de dix ans. Ma façon de faire évolue selon mes lectures, le projet, le nombre d’heures, le nombre d’élèves, l’enseignant et aussi mon humeur, mais toujours je doute. Fortement. Avec une envie de fuir (la veille, heureusement rarement le jour même). De faire autre chose. D’attraper une grippe carabinée. La nuit dernière fut ainsi agitée. Me suis levée dix fois. Raturé un texte, sorti un livre. Enregistré une impro au téléphone : J’ai pas d’idées. Le doute. Pourtant j’avais tout préparé. Et j’ai vécu très peu de galères ou de gros ratages en atelier.  Il m’est arrivée d’avoir une vraie fatigue, mais le doute c’est autre chose. La trouille. La peur. Le trac. Souvent quand je ressens ce doute, la séance qui suit, fonctionne bien. Et ce fut le cas ce matin et je suis rentrée, joyeuse, légère et motivée à mon gite. Le ciel était généreux en camaïeu de gris. Oui le gris est une belle couleur. Il est des artistes qui après 20 ans de carrière et malgré le succès, ont encore besoin d’être poussés sur scène. Tétanisés par le trac. Une classe est une sacré scène et les enfants sont un public qui ne sait pas mentir. Pas encore.

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