Encore une faute !

J’adore l’orthographe

et, à dix ans, ça me plaît beaucoup,

quand j’en ai l’occasion,

de corriger les grandes personnes.

Je passe énormément de temps

plongée dans les dictionnaires

à vérifier et à apprendre l’orthographe des mots,

des noms communs et des noms propres.

À Combourg,

qu’on appelle « le berceau du romantisme »,

tout le monde connaît le nom

(et même la vie)

du grand écrivain

(romantique)

François-René de Chateaubriand.

Dans la ville,

il y a une statue de Chateaubriand,

une peinture murale représentant Chateaubriand,

une place Chateaubriand,

une rue Chateaubriand,

un cabinet immobilier Chateaubriand,

un opticien Chateaubriand,

un collège public François-René de Chateaubriand,

un lycée public François-René de Chateaubriand,

un cinéma Le Chateaubriand

(c’est écrit, rue de Malouas, « La » Chateaubriand,

tiens, une faute, là encore,

une faute qu’on dit d’inattention),

un magasin de lingerie Femmes romantiques,

une compagnie de taxis Pays de la Bretagne romantique,

un Espace Entreprises Bretagne Romantique (EEBR),

un restaurant Le Romantic

(écrit à l’anglaise,

ça fait bizarre en Bretagne,

mais c’est peut-être parce que Chateaubriand

s’était exilé à Londres…)

Il existe

(il a existé, plutôt)

un autre écrivain

(son voisin dans le dictionnaire des noms propres)

qui porte son patronyme (ou presque),

c’est Alphonse de Châteaubriant qui,

lui,

s’écrit comme la ville de Loire-Atlantique,

né (à Rennes)

et ayant vécu un siècle après François-René.

Châteaubriant (le Rennais) avec un accent circonflexe sur le premier a

et un t final,

et Chateaubriand (le nôtre) sans accent circonflexe

et avec un d final.

Voici donc où je voulais en venir :

écrire « Châteaubriand »

avec un accent circonflexe,

c’est une faute.

Et cette faute, on peut la voir

sur les plaques de la rue « Châteaubriand » (sic)

et de la place,

mais encore chez l’opticien

de la place Albert-Parent

qui ne doit pas avoir de lunettes correctrices (d’orthographe).

Bon, on me dit que

« les noms propres n’ont pas d’orthographe »,

mais si j’étais d’accord,

je pourrais donc écrire

que notre grand homme préféré s’appelle Shatobrillan

et que, moi, j’habite allée Frenssoize-Saghent à Konbhours !

 

Anne-Gilduine

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